jeudi 24 septembre 2009

FITS Troisième Forum International du Tourisme Solidaire

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Troisième forum international du tourisme solidaire, Bamako 20-22 octobre 2008

Plus de 50 pays de tous les continents, 350 participants, associations, organisations internationales de tourisme et de solidarité, voyagistes, élus territoriaux, représentants de gouvernements se sont réunis pour la troisième fois, après Marseille et le Chiapas, à Bamako au Mali. Ateliers dans différents endroits du Mali, constats, échange d’expériences, dialogues entre cultures différentes pour réfléchir ensemble aux moyens de transformer le « tourisme de masse » en un « tourisme responsable, solidaire, équitable » pour en faire un levier de développement durable.

Le coordinateur général du Forum Jean Marie Collombon a d’emblée donné le ton, remettant cette réunion dans son contexte mondial, celui de « ghettos de touristes à fort pouvoir d’achat au cœur d’espaces à la pauvreté endémique », « un monde de plus en plus inacceptable», caractérisé « par la discrimination entre touristes libres de voyager et migrants poussés par la pauvreté à voyager pour survivre ».

Quels que soient les qualificatifs employés par les participants, le tourisme qu’ils défendent et organisent est un touRRRisme avec trois « R » : celui de la responsabilité, du respect et du revenu.

Responsabilité du voyageur, de l’hôte et du voyagiste, respect des autres, des cultures et de l’environnement, revenu équitable pour chacun des acteurs tout au long de la filière.

Jean Marie Collombon a défini d’emblée les objectifs de ce troisième forum. Objectif de sensibiliser les collectivités territoriales, de favoriser à tous niveaux les échanges de bonnes pratiques pour un développement durable, de faciliter la mise en réseau des opérateurs locaux avec les organismes des pays émetteurs pour favoriser la commercialisation des voyages.

Développer un tourisme alternatif nécessite l’appui de la puissance publique, le soutien des collectivités territoriales mais surtout l’action d’organisations de base, communautés rurales, associations villageoises, entreprises familiales.

Les interventions des participants ont montré que la volonté et les actions de base ne manquent pas. Elles ne représentent encore qu’une goutte d’eau dans un océan de pratiques liées à la recherche du profit immédiat : bétonnage de côtes, prédation sur l’eau et la terre, dégradation de la biodiversité, nivellement culturel, exploitation des personnels locaux, tourisme sexuel des enfants… Mais elles se développent et se renforcent par une aspiration croisée de populations locales qui refusent cet état de fait, et des voyageurs de plus en plus nombreux à rechercher la vraie rencontre avec ces populations, de collectivités territoriales ou de comités d’entreprises à vouloir offrir ce type de voyage et à prendre conscience de leur responsabilité pour aller vers un développement durable.

Démonstration concrète avec Lauro Guaillas à la tête d’un réseau de 90 communautés rurales équatoriennes et d’un espace commercial commun ou encore avec Sandro Saravio Président de l’organisation TUSOCO, tourisme solidaire communautaire, qui réunit 18 associations boliviennes cherchant à travers l’accueil de voyageurs à préserver la souveraineté alimentaire, à développer l’autogestion des communautés rurales, la préservation du patrimoine environnemental et culturel local.

Les organisations de tourisme solidaire regardent vers l’avenir. Face aux tentatives de récupération de l’image de tourisme responsable, elles commencent à élaborer des labels, des certifications, comme l’Association de tourisme équitable d’Afrique du Sud qui a créé le premier label de tourisme équitable, FTTSA, certifié par un organisme indépendant. Elles cherchent aussi à suivre et évaluer au plus près la réalité d’un tourisme durable et équitable. Ainsi le gouvernement du Costa Rica a mis au point une notation serrée des organismes de tourisme costariciennes avec des procédures standardisées qu’il s’agisse d’éthique sociale, de préservation de l’environnement, ou d’accueil des voyageurs.

Des dizaines d’intervenants ont affirmé la nécessité de la participation des acteurs locaux à toutes les décisions : circuits, gestion des hébergements, gestion des personnels,tarifs. C’est la seule façon de générer une croissance partagée, participant à la réduction de la pauvreté et au développement durable des territoires.

Le FITS forum international de tourisme solidaire s’est terminé par un acte concret prouvant la grande détermination des acteurs présents : chacun avant de partir a signé seul ou en groupe un engagement pour faire progresser une autre façon de voyager : création de réseaux de femmes pour le tourisme solidaire, réunions par grandes régions, élaboration de chartes thématiques ou régionales, engagement d’appui de collectivités territoriales… Et les organisateurs du FITS ont fait connaître leur volonté de vérifier l’accomplissement de tous ces engagements.

Terminons avec le coordinateur général du FITS citant un proverbe en Bambara : « le voyage permet la rencontre, la rencontre permet la connaissance, la connaissance permet la confiance. » Et ajoutons avec lui : la confiance permet la paix. Une parole qui compte dans notre monde tourmenté.

Sylvie Mayer

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